Copyright © Françoise Herrmann
Une méthode en traduction médicale, c’est indispensable! Et des méthodes en
traduction médicales, il y en a plusieurs.
Les étudiants en médecine passent de service en service pour apprendre la
technique du grand Maître. Le foisonnement des éponymes en témoigne. En traduction sans doute aussi,
puisqu’il s’agit d’un enseignement, sauf que les Maîtres paraissent moins
nombreux et surtout moins éponymisés !
Par exemple, les étudiants en
traduction, voire les traducteurs et traductrices en formation continue,
encercleront volontiers le Professeur Van Hoof en Belgique pour connaitre tous
les secrets de ses analyses terminologiques effectuées à partir de gigantesques
corpus, sans pour autant parler d’une règle de Van Hoof, ni de Van Hoofisme en
découvrant plus d’une corroboration ! De même les traductrices et
traducteurs les plus chanceux passeront peut-être leur thèse de doctorat
sous la direction de Madame
Lederer à Paris, où ils s’imprégneront de la méthode interprétative, sans
pour cela se revendiquer du Ledererisme, même s’il s’agit exactement de cela.
Pour ma part, au centre de mon cercle très chaleureux d’étudiantes, je vous
avoue que ma méthode c’est une méthode qui repose sur une pluralité de méthodes,
et que je serais très en peine de vous en fournir une seule et unique à
l’exclusion de toutes les autres, qui de surcroit, je nommerais la mienne… Je
me sens trop privilégiée et heureuse de vous introduire à l’œuvre de mes collègues
et le fruit de leur longue expérience.
Ceci dit en matière des méthodes, j’en ai choisi une pour vous faire démarrer. Celle de Monsieur Jammal (1999), qui
à mes yeux brille par sa simplicité et facilité d’application. Ceci par souci de
composer rigueur théorique avec tous nos Impératifs de gestion du temps et des
dates butoirs que nous apprenons à jongler avec grande dextérité.
Monsieur Jammal part du principe que si les médecins seuls peuvent connaître
la médecine, son contenu et ses spécialités, en raison de leur initiation et
exceptionnellement longues études, les traductrices elles peuvent comprendre un
texte médical! Et cette distinction entre « connaitre » et « comprendre »
est très importante, car elle nous sépare très clairement, sans pour cela nous rendre
complètement incompatibles ou dans l’incapacité de communiquer. Bien au
contraire !
En effet, seul le néphrologue connait
le rein dans tous ses détails dont il suit aussi l’évolution des connaissances
et des traitements. On ne soigne pas
les reins en 2014 comme on le faisait en 1914, et on ne les connait pas de la même
façon non plus, compte tenu par exemple des technologies de l’imagerie. Mais
peu importe ces difficultés d’un sujet mouvant pour les traductrices, qui elles
cherchent à comprendre dans une
recherche documentaire, un traité ou
article de néphrologie, dans le but de le traduire, sans jamais en savoir autant
que le médecin en matière de néphron et de médecine. La compréhension ne repose
pas forcément sur les mêmes acquis ou connaissances.
À cet égard Jammal propose une recherche documentaire en 4 étapes qui permettront de cibler les informations pertinentes pour
comprendre un texte médical avant d’en aborder la traduction.
Ces 4 étapes sont les suivantes:
1. Anatomie
– Quel est l’organe, l’appareil ou le système qui fait l’objet du document
à traduire ?
2. Physiologie
– Quel est le fonctionnement de cet organe, appareil ou système ?
3. Pathologie
– Quelle est la maladie, le dérèglement, la carence ou la défaillance de
l’organe, du système ou de l’appareil en question ?
4. Thérapie – Quel est le traitement proposé ou étudié, son
action, son effet thérapeutique, sa composition, sa posologie ou son régime, etc…
Les réponses à ces questions vous permettront de démarrer. Elles vous
permettront à la fois de cibler votre recherche, et de cerner le sujet du texte,
de le comprendre suffisamment pour en
aborder la traduction, et par la même occasion de vous introduire dans un
nouvel univers linguistique afin d’y découvrir les mots et les structures qui l’expriment
et s’y rattachent.
Ce n’est pas tout, bien sûr, mais c’est indispensable ! ~( :>
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Réferences
Jammal, A. (1999). Une méthodologie de la traduction médicale. Meta, Vol. 44, No. 2, p, 127-237.
Lederer, M. (2006) La traduction aujourd’hui : Le modèle interprétatif. Paris, France : Nouvelle Edition Hachette
Lederer, M. (2003) Translation: the interpretive model. Translated by Ninon Larché. Manchester, UK: St. Jerome Publishing.
Van Hoof, H. (1986). Précis de traduction médicale. Paris, France : Editions Maloine.
Van Hoof, H. (2000). De la tête aux pieds – Les images anatomiques du français et de l’anglais. META, vol. 45, (2), pp. 263-355.
Jammal, A. (1999). Une méthodologie de la traduction médicale. Meta, Vol. 44, No. 2, p, 127-237.
Lederer, M. (2006) La traduction aujourd’hui : Le modèle interprétatif. Paris, France : Nouvelle Edition Hachette
Lederer, M. (2003) Translation: the interpretive model. Translated by Ninon Larché. Manchester, UK: St. Jerome Publishing.
Van Hoof, H. (1986). Précis de traduction médicale. Paris, France : Editions Maloine.
Van Hoof, H. (2000). De la tête aux pieds – Les images anatomiques du français et de l’anglais. META, vol. 45, (2), pp. 263-355.
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